CROIRE EN L’AMOUR… OU PAS ?
Une question de foi
Bonjour à toutes, bonjour à tous,
J'espère que vous allez bien.
Voici venue l'heure du nouveau billet philo !
Avant toutes choses, je me permets de vous rappeler quelques éléments.
Tout d’abord, pour vous inscrire gratuitement à ma newsletter, voici le lien :
Ensuite, voici les liens d’inscription aux prochains ateliers, à savoir :
celui du 29 juin prochain sur le thème :
"A-t-on le droit de mettre fin à une vie, même la sienne ?"
, ainsi que le lien du sondage pour choisir le sujet du dernier atelier de la saison entre : "Trouver l'harmonie", "Quel est l'objet de l'amour ?" et "L'image de soi : une question d'ego ?"
J'ajoute aussi une demande, conforme aux us et coutumes de notre époque :
Si vous appréciez les billets philo, les vidéos de la chaîne et les podcasts que je mets en ligne, je vous invite à me laisser un avis sur mon profil Google Business :
Profil où je suis désigné comme un "lieu" ! Chose étonnante (prière de ne pas se moquer...)
Mon billet ne surprendra pas les participants de mes cours, plus précisément ceux qui ont assisté aux cours du début d’année sur le thème « Aimer »…
L’amour est un MONSTRE !
Oui, je dis bien un « monstre ».
Pourquoi ?
Et, surtout, comment peut-on dire cela de l’une des plus belles choses du monde – peut-être même, la plus belle ?
L’amour est un « monstre » au sens propre du terme, car c’est un « mélange », une composition de choses hétérogènes.
En effet, c’est un mélange de réalité et d’idéal.
Il repose sur une réalité affective et relationnelle. C’est un fait que j’aime ou que j’ai aimé. C’est un fait je n’aime plus telle ou telle personne ou bien telle ou telle chose.
Toutefois, l’Amour avec un grand « A » est aussi un idéal de relation, de complicité, d’union, de désir, d’entente, d’harmonie et de sentiment.
Semblable aux monstres de la mythologie qui mêlaient dans leur corps des éléments hétéroclites, comme le Sphinx, la Chimère ou Méduse, l’Amour est composé de ces deux éléments hétérogènes : la réalité de ce que nous ressentons et l’idée que nous nous faisons de l’amour.
Soit !…
Cependant, il existe une autre dimension de l’amour…
Cette dimension se cache derrière la « réalité » des faits ou des sentiments. C’est celle de la « croyance ».
Oui, je dis bien « croyance ».
Sinon, comment expliquer l’attitude de ceux qui disent « ne plus croire » en l’amour ?
Comment rendre compte de leur désespoir ou bien de leur libération envers tout espoir ?
En effet, tout espoir n’est pas nécessairement « positif », surtout s’il se trouve déçu et qu’il nous expose au désarroi.
C’est pourquoi le moraliste Chamfort disait de la perte des espérances qu’elle était la clé du bonheur :
« L’espérance n’est qu’un Charlatan qui nous trompe sans cesse. Et pour moi, le bonheur n’a commencé que lorsque je l’ai eu perdue. Je mettrais volontiers sur la porte du Paradis le vers que le Dante a mis sur celle de l’Enfer :
« Vous qui entrez, abandonnez toute espérance » »*
Chamfort, Maximes et Pensées (1795), chapitre II.
En effet, dans l’Enfer de Dante, la porte de l’Enfer « parle » aux damnés. Elle porte une inscription saisissante, que lisent les âmes en entrant dans le royaume des ombres : « Abandonne toute espérance ».
Or, si l’espérance déçue nous rend malheureux, ne faut-il pas l’abandonner, pour trouver enfin le bonheur ou, à défaut, la sérénité ?
Une question plus profonde se pose :
Peut-on tomber amoureuse ou amoureux, si l’on ne croit pas en l’amour ? ou, plus encore, si l’on est persuadé qu’il n’existe pas ?
Peut-on être « contraint » par les faits à s’énamourer ou à s’éprendre ?
Peut-on aimer « malgré soi » ? contre ses propres convictions ?
J’ajoute une question encore plus troublante :
Que dire aux personnes qui affirment ne pas croire en l’amour ?
Est-ce grave, docteur ?
S’agit-il d’un défaut ou d’une pathologie dont il faudrait guérir ?
En effet, nous sommes curieusement tentés de vouloir convaincre les autres de la possibilité de l’amour et de renverser leur position négative.
Pour quelle raison ? Pour les sauver ? Pour les « convertir » à cette foi dans les sentiments amoureux ?
Ce sont quelques-unes des questions que j’aborde dans la dernière vidéo mise en ligne sur la chaîne, intitulée (de façon polémique) : « Je ne crois plus en l’amour ».
Alors, que vous soyez croyant/es, pratiquant/es ou non, n’hésitez pas à écouter cette pastille et à réagir dans les commentaires de la vidéo.
En effet, je suis intéressé de savoir ce que vous pensez à ce sujet…
Et n’oubliez pas de vous abandonner à la chaîne, si ce n’est déjà fait !
Merci de votre attention
Cordialement
Philippe BOULIER
* « Lasciate ogni speranza, voi ch’entrate », Dante, Divine Comédie, Enfer, Chant III, v. 9.
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